Ô Mélancolie
Ô Mélancolie, vaste territoire de mes peines alanguies,
Toi qui danse avec allégresse sur mes maux
Et dépose un baiser de pénombre sur ma détresse
Cesse-donc de te jouer de mes tourments,
Toi qui sembles les enlacer comme tes propres amants!
Dés le lever, tu te pointes comme le solaire astre
Et noie mes idées dans de noirs désastres,
Comme une pieuvre affamée de sucs noirâtres
Tes tentacules s'enserrent autour de mon corps opiniâtre
Je me débats et agite mes bras de dégoût
Pour me défaire de tes ébats et des coups que tu roues
Mes membres disloqués s'étiolent dans un écho meurtri
A l'instar de ma volonté dépérie.
Ô Mélancolie, vaste territoire de mes peines alanguies,
J'ouvre la fenêtre
Et ramasse les morceaux de mon être,
Mélancolie, je t'aime à mes dépens et dans une étreinte je te honnis
J'embrasse ta délicate bouche tendrement et dans une ultime plainte, je te bannis.